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МИСЛЕНЕ ДРЕВО

Ми робимо Україну – українською!

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Михайло Тишкевич, нота Президенту Мирної Конференції в Парижі (Франція), Париж, 20 січня 1920

Paris, le 20 Janvier 1920

Excellence,

Au moment ou le danger bolcheviste menace non seulement mon pays, l’Ukraine, mais aussi la Pologne et la Roumanie, ou le système de défense par l’intermédiaire des généraux tzaristes s’est effondre, enfin, à l’heure ou, par la levée du blocus, les relations commerciales entre les riches coopératives ukrainiennes et les pays d’Occident, pourraient contribuer si puissamment à la diminution du coût de la vie dans ces pays, la reconnaissance de tous les Etats frontières démocrates antibolcheviques qui se sont formés à la suite de la Révolution russe, se présente à l’attention des hautes Représentants des Etats Alliés et Associés avec instance.

J’ai l’honneur, en ce moment si grave, de demander la reconnaissance de l’Etat de l’Ukraine et du Gouvernement antibolchevique du Général [Symon] Petlioura, agissant en complet accord avec la Pologne et la Roumanie et de lui accorder l’aide nécessaire pour la formation d’un front commun avec Elles.

J’ai l’honneur de vous prier, Monsieur le Président, d’agréer l’assurance de ma plus haute considération.

Comte [Mykhaylo] Tyszkiewicz

Président de la délégation de la

République Ukrainienne

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Друкується за примірником Місії УНР у Швейцарії, машинопис / ЦДАВО України Ф. 4211. – Оп. 1. – Спр. 15. – Арк. 54-55;

ПРИМІРНИК ПОСОЛЬСТВА УНР В АВСТРІЇ, МАШИНОПИС / ЦДАВО УКРАЇНИ Ф. 3581. – ОП. 1. – СПР. 15. – АРК. 1-2.

Rapport sur la situation en Ukraine. Guerre au bolchevisme.

Sur l’ordre du généralissime [Symon] Petlioura, je vous communique les dernières nouvelles sur la situation en Ukraine. Tout d’abord, je voue prie d’user de tous les moyens pour couper court aux insinuations qui tendent à faire croire que notre gouvernement pactise avec les Bolchéviks. C’est faux et c’est ridicule. La plus grande partie de notre gouvernement est comme vous le savez avec l’armée nationale à Vinnitza. Nous occupons la ligne jalonnée par Jmerinka, Bar, Vapniarka, Zvenigorodka et Tarachtcha.

Après la débâcle des armées de [Anton] Denikine, nos forces militaires se sont fortement accrues et se développement presque d’heure en heure. La plupart des Galiciens ont reconnu notre gouvernement et se sont soumis au commandement suprême ukrainien. Nos opérations militaires s’élargissent avec d’autant plus de succès, que, l’ennemi ([Anton] Denikine) se dérobe constamment. [Anton] Denikine a tenté d’attirer à lui notre gouvernement, ainsi que les insurgés. Il leur demandait de lutter avec lui contre les Bolchéviks. Mais, se souvenant de ses brutalités récentes, personne n’a plus voulu consentir à entrer même en conversation avec lui. Quant aux paysans, ils sont partout en révolte. Les insurgés ukrainiens reconnaissent tous le pouvoir du gouvernement national ukrainien, et se sont prononcés catégoriquement contre [Anton] Denikine.

Quant aux relations des Ukrainiens avec les bolchévistes russes, il faut qu’on sache bien dans les Etats de l’Entente, que non seulement le gouvernement (Directoire et Ministère), mais tous les insurgés, et même les Communistes ukrainiens (infime minorité d’ailleurs) se refusent énergiquement à penser même à la possibilité d’un accord quelconque avec les Soviets. A priori, sont-ils catégoriquement opposés à toute action commune avec eux. Aux yeux de tous, les bolcheviks russes sont, plus qu’ils ne le furent jamais, les ennemis de l’Ukraine. Il ne peut donc être question d’aucune alliance ni politique ni militaire avec les Bolchéviks. Au contraire, la lutte contre eux est des plus après : dans la région de Berditchev, insurgés et rouges sont aux prises. A Kiev-même, les communistes ukrainiens refusent de participer au gouvernement des Soviets.

Il y a lieu de souligner que même aux jours les plus difficiles de ces temps derniers, quand après la défection de [Myron] Tarnavsky notre situation fut si grave et si accablante, même alors, aucune inclination vers le bolchévisme ne se produisit. On est unanime à penser qu’aucune conversation avec les soviets ne peut être engagée aussi longtemps que l’Ukraine ne sera pas un Etat indépendant. Pour rendre possibles des pourparlers, il faut donc que, d’abord les bolchéviks débarrassent le territoire ukrainien de leur présence.

A Kiev, le gouvernement soviétiste se compose des commissaires russes [Volodymyr] Zatonski, [Dmytro] Manouilski et [Hryhorij] Petrovski. Dans leurs discours, ils se plaisent à représenter les membres du gouvernement national ukrainien et les indépendantistes comme des bourgeois et des contre-révolutionnaires ! Malgré ces rodomontades, nous croyons que les Bolchéviks, connaissant les forces dont nous disposons, ne se soucieront pas de nous affronter.

Pour consolider son autorité, le gouvernement ukrainien se propose de convoquer dans le délai le plus rapproché, une sorte d’Assemblée Constituante, préparatoire à la création du futur Parlement définitif. On a déjà commencé les préparatifs en vue de ce grand acte politique. Sa nécessité a été reconnue par toutes les classes, tous les partis, et par le Gouvernement. Sa réalisation ne peut être plus longtemps différée.

L’armée voit affluer les recrues pleines d’enthousiasme pour la cause de la libération. Les conditions sent donc très favorables. Il nous sera, par conséquent, fácile de consolider nos forces et d’organiser l’existence de l’Etat. Une soif ardente d’ordre et de tranquillité attirent vers nous non seulement les Ukrainiens, mais tous ceux qui habitent l’Ukraine.

Tous les courants politiques, tous les partis ont fusionné dans le même élan ; un front national unique contre l’envahisseur a été créé. Toute l’Ukraine attend impatiemment le retour du généralissime [Symon] Petlioura, qui, eu cours de son séjour à Varsovie, où il s’employa si utilement, tomba malade, ce qui ne lui a pas permis de rentrer plus tôt en Ukraine. [Myron] Tarnavski s’est présenté devant les juges militaires. Ceux-ci l’ont absous parce qu’il a pu prouver par des documents formels, que le dictateur [Ievhen] Pétrouchevitch lui avait intimé l’ordre d’exécuter cette trahison. Comme militaire, il avait dû obéir à son supérieur. Actuellement, le dualisme a cessé d’exister. Il n’y a plus qu’un Gouvernement national Ukrainien et tous les éléments de l’aimée galicienne ont repris leur place dans nos rangs. Notre armée est commandée par le général [Mykhaylo] Pavlenko-Omelianovitch.

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Друкується за примірником Місії УНР у Швейцарії, машинопис / ЦДАВО України Ф. 4211. – Оп. 1. – Спр. 15. – Арк. 49-53;

ПРИМІРНИК ПОСОЛЬСТВА УНР В АВСТРІЇ, МАШИНОПИС / ЦДАВО УКРАЇНИ Ф. 3581. – ОП. 1. – СПР. 15. – АРК. 8-12.


Опубліковано

Архів Української Народної Республіки. Міністерство закордонних справ. Дипломатичні документи від Версальського до Ризького мирних договорів (1919–1921) / Упоряд.: Валентин Кавунник. – Київ: Інститут української археографії та джерелознавства ім. М. С. Грушевського, 2016. – С. 321-323.