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МИСЛЕНЕ ДРЕВО

Ми робимо Україну – українською!

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Кость Мацієвич, нота уряду Королівства Румунії, Бухарест, 4 березня 1920

Переклад Георгія Потульницького

Bucarest, le 4 Mars 1920

Après l’échec définitif subi par les généraux russes dans leurs tentatives de restaurer la Russie « Une et Indivisible » du régime tzariste, les Puissances de l’Entente doivent de nouveau affronter la solution du problème russe.

Ayant pris cela en considération et, surtout, guidés par les intérêts communs, qui doivent toujours amener à une cordialité parfaite entre les deux peuples voisins – Roumain et Ukrainien, la Mission Diplomatique Extraordinaire de la République Ukrainienne a l’honneur de Vous prier au Nom du Gouvernement Ukrainien d’examiner notre déclaration ci-dessous.

Autant que l’on peut en juger d’après les nouvelles parvenues de Paris et de Londres, tant la Conférence de la Paix que divers Etats de l’Entente à l’ écart ne se sont pas encore prononcés définitivement en faveur d’une ligne de conduite déterminée.

Le chaos dans lequel est plongée l’ancienne Russie donne lieu aux points de vue les plus contradictoires sur la nature de la conduite politique à adopter à son égard.

Certes, la meilleure voie en concordance avec les principes énoncés pour la Conférence de la Paix est celle qui, selon les déclarations des hommes politiques pacificateurs de l’Entente, serait de reconnaitre «de facto», les organismes d’état de création récente sur le territoire de l’ancienne Russie, les aider par le tiers intermédiaire de la Conférence de la Paix de régler les questions de la délimitation des frontières et d’établir leurs droits d’états à l’avenir.

Ces mesures sont partiellement adoptés envers certains Etats, comme, pour exemple, en ce qui concerne la Géorgie, et l’Aiserbeidjan. Le même voie est suivi à l’égard des pays Baltes, mais avec déjà de considérables restrictions. Quant’a la Lituanie, la Russie Blanche, l’Ukraine, le Don, le Kouban et le Caucase du Nord, il se manifeste à leur égard l’application d’un principe d’une impartialité complète ce qui a pour conséquence directe l’extradition desdits pays au pillage des bolcheviks russes, malgré qu’ils aient clairement démontré leur attitude antibolcheviste.

À la confrontation des faits exposés il se dessine un plan, peut être pas encore reconnu officiellement, de la reconstruction d’une Russie «Unifiée», mais dans des propositions plus restreintes, sinon à l’aide des généraux russes, du moins basé sur les forces des bolcheviks. Le but principal d’une pareille modification serait l’espoir de pouvoir instituer par de pareils procédés un échange de marchandises avec la Russie, vu la nécessite qu’en éprouve l’industrie occidentale qui ne peut se passer de matières premières et afin de pouvoir la population en produits alimentaires tant recherches.

À ces fins, contrairement à toutes les normes et les usages du droit international, sans reconnaitre préalablement ni la Russie Soviétise, ni les Gouvernements des autres pays de nouvelle création sur le territoire de l’ancienne Russie, il est jugé possible d’entrer en relations commerciales avec elle par l’intermédiaire des coopératives russes.

De tous ces projets il résulte seul l’entière incertitude et l’incompétence complète dans les circonstances qui environnent actuellement l’ancienne Russie.

Impréssionnés par le succès militaires des bolcheviks dans leur lutte contre les généraux russes, quoique ces succès soient dus principalement à l’action de la population, commune à celle des bolcheviks et, surtout à l’action de la population Ukrainienne qui dans l’occurrence des deux mals choisissait le moindre, les Délégués de la Conférence de la Paix se représentent l’organisation gouvernementale des bolchéviks comme un pouvoir réel.

Le pouvoir des bolcheviks russes, sur lequel les hommes politiques des Puissances de l’Entente fondent leurs intentions de reprendre l’exportation de l’Ukraine est une fictions pareille au pouvoir de [Anton] Denikine.

Le pouvoir des bolcheviks ne s’étend guerre au-delà des grandes villes et d’une certaine partie du réseau ferroviaire. Encore actuellement l’Ukraine sur toute son étendue est en proies aux révoltes contre les bolchevistes, dont l’armée fond de cette lutte au-dessus de leurs forces ainsi que des mêmes épidémies qui ont ravagé notre armée. De jour en jour la révolte se propage de plus en plus ; nous avons le ferme éspoir que vers le printemps elle prendra le caractère d’un incendie général qui se terminera par la liquidation définitive du bolchevisme en l’Ukraine. L’espoir d’exporter dans de pareilles conditions serait-ce un seul poudre de blé de l’Ukraine est tout au moins dénue de fondement.

S’il n’est actuellement pas possible de gouverner les peuples contre leur gré, en général, cela l’est d’autant mois en ce qui concerne le peuple ukrainien, qui en ce moment est en armes. Cette circonstance obligera les bolcheviks russes de quitter l’Ukraine à l’exemple des allemands et de [Anton] Denikine.

Or, la situation actuelle en Ukraine se présente sous un tel aspect que les bolcheviks n’ont aucun droit réel de parler au nom de l’Ukraine ni d’autant plus de négocier des accords internationaux au nom du peuple ukrainien.

D’autre part cet échec imminent qui pèse sur les bolcheviks nous donne la certitude que l’unique moyen qui pourrait assurer le rétablissement de l’ordre ferme et inébranlable politique et public en Ukraine et garantir le développement d’un échange de marchandises est celui de la reconnaissance de ses droits nationaux et de son indépendance et l’appui du Gouvernement National Ukrainien représente par le Président de la République Ukrainienne S[ymon] Petlioura.

Pareil appui n’exige pas de ces immenses moyens qui ont été engagés et perdus sans aucun profit dans l’action de [Anton] Denikine, car c’est le peuple ukrainien qui lui-même se chargera de l’extermination complète des bolcheviks russes.

Or, toute insurrection, comme, en général, tout autre mouvement d’origine révolutionnaire, à un trait négatif – elle ne peut donner aucun appui à l’ordre et au travail de la reconstruction d’état. Ce n’est que l’armée active qui peut assurer cette tâche. Cette armée – la nous l’avons, représentée par le groupe placé sous le commandement du général [Mykhaylo] Omelianovich Pavlenko elle constitue le réel appui du Gouvernement National de la République Ukrainienne. Mais le susdit groupe n’est pas nombreux et les conditions du délabrement ukrainien créent de grandes difficultés à son accroissement.

Si l’on prend en considération que les bolcheviks russes, malgré leurs propositions de paix réitérées ne cessent d’être vis-à-vis des pays voisins les successeurs de l’impérialisme russe, ce qu’ils ont suffisamment prouve sur l’exemple de l’Ukraine du Don et du Kouban, si l’on se rend compte que cet ancien impérialisme se revèle sous de nouvelles formes de propagande de l’anarchie, les espérances de ces pays dese préserver du bolchevisme par des rapports commerciaux ne doivent pas trop les rassurer.

Par contre ils doivent aider ceux des peuples voisins, qui étant organiquement antibolcheviks, ne veulent pas du joug des bolchevistes russes, comme ils n’ont jadis pas voulu du régime tzariste.

Un des meilleurs moyens concrets de prêter cette aide se serait la reconnaissance politique de la République Ukrainienne et de son Gouvernement National et l’appui technique et instructif dans l’organisation de l’armée nationale sut le territoire roumain. Ceci pourrait être accompli à base d’une convention spéciale avec les Autorités Militaires de Roumanie de même qu’il a été fait en Pologne.

Il en résulte qu’aucun caractère combattif antibolcheviste ne sera impliqué à ces formations sur le territoire roumain, car les effectifs seront destinés à la protestation de l’ordre, à la lutte contre le banditisme en l’assurance des relations commerciales à l’avenir.

C’est avec cette prière que le Gouvernement de la République Ukrainienne s’adresse au Gouvernement Royal de Roumanie.

K[ost] Matzievitch,

Chef de la Mission Diplomatique Extraordinaire de la République Ukraine en Roumanie

S[erhiy] Delwig, Général,

Représentant du Commandement Suprême des Armée Ukrainienne

Переклад Георгія Потульницького

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Друкується за примірником Посольства УНР в Австрії, машинопис / ЦДАВО України Ф. 3581. – Оп. 1. – Спр. 14. – Арк. 20-24.


Опубліковано

Архів Української Народної Республіки. Міністерство закордонних справ. Дипломатичні документи від Версальського до Ризького мирних договорів (1919–1921) / Упоряд.: Валентин Кавунник. – Київ: Інститут української археографії та джерелознавства ім. М. С. Грушевського, 2016. – С. 547-550.