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МИСЛЕНЕ ДРЕВО

Ми робимо Україну – українською!

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Андрій Лівицький, нота державам Антанти та всього світу, Кам’янець-Подільський, 4 вересня 1919

Переклад Георгія Потульницького

Kamianetz-Podilsky, le 4 septembre 1919

Deux ans sont passés depuis que le Peuple Ukrainien a déclaré au monde entière sa volonté d’avoir sa vie libre et indépendante et de ce moment il mène une lutte incessante contre les bolcheviks-communistes moscovites. Malgré toutes les difficultés internationales, étant isolée, la République Démocratique Ukrainienne constituait la guerre contre les bolcheviks, en mettant des obstacles invincibles à la marche bolcheviste vers l’Ouest. Cette lutte qui coûtait de nombreuses victimes et une grande quantité de matériaux, eut de grandes réussites, car une grande partie du territoire de l’Ukraine fut libéré des envahisseurs.

La prise de Kiev, capitale de l’Ukraine, laquelle eut lieu après des combats sanglants et pénibles, le mémorable trente août de l’année courante à six heures du soir, a mis le comble aux succès des Armées glorieuses Ukrainiennes. Le lendemain, le trente et un août, à neuf heures du matin, des détachements volontaires de l’armée de [Anton] Denikine sous le commandement du général [Nikolai] Bredov entrèrent sans férir dans la ville de Kiev.

Les troupes de la République Démocratique Ukrainienne n’avaient pas d’intention de se battre dans les rues de Kiev contre les troupes de [Anton] Denikine et ne résistaient pas à leur entrée, trouvant possible de régler cette question d’une manière pacifique et croyant que les troupes de [Anton] Denikine n’ont pas de quoi prendre Kiev, qu’avaient quitté les bolcheviks rejetés par les troupes Ukrainiennes. Mais ce fut bien autre chose: étant entrées en Kiev avec des forces supérieures, les troupes de [Anton] Denikine, les armes à la main, ont pris du commencement une attitude hostile envers les troupes de la République Démocratique Ukrainienne, et ont engagé des escarmouches, des rencontres et commencé le désarmement de quelques détachements. En conséquence de cela les troupes Ukrainiennes dans l’intérêt des habitants abandonnèrent leur capitale pour ne pas admettre des combats dans les rues de la ville. De cette manière l’armée de [Anton] Denikine, sans faire attention à la menace continuelle de l’ennemi commun – des bolcheviks, – s’était pris pour but principal l’anéantissement de la souveraineté de la République Démocratique Ukrainienne – but pour lequel avaient lutté les bolcheviks.

Le détachement de l’armée de [Anton] Denikine entra en Kiev sans moindres efforts, car les bolcheviks avaient jeté toutes leurs forces contre les troupes Ukrainiennes et de cette manière avaient découvert le front de [Anton] Denikine. Ayant pris connaissance de la marche de l’armée de [Anton] Denikine contre les bolcheviks, soutenue par les Etats de l’Entente, le Gouvernement de la République Démocratique Ukrainienne a pris des mesures afin de ne pas admettre des escarmouches et de parvenir à un arrangement stratégique avec [Anton] Denikine, ayant cru que son but est la lutte contre les bolcheviks Russes et non contre les Armées Ukrainiennes, qui ont prouvé leur persévérance et leur fermeté dans la lutte contre les bolcheviks. Encore avant la prise de Kiev le Commandement Suprême des Armées Ukrainiennes avait envoyé une mission spéciale, avec le général [Mykhaylo] Omelainovitch-Pavlenko à le tète, pour entrer en pourparlers avec l’armée de [Anton] Denikine dans la région de Kiev répondit à la proposition d’entrer en pourparlers qu’il tient les armées de [Symon] Petlioura pour les bolcheviks et qu’il refuse d’une manière catégorique d’entrer en pourparlers, en menaçant d’arrêter la Mission en cas si elle cherchait à passer chez la commandement de l’armée des volontaires.

En même temps sur le territoire de l’Ukraine occupé par les troupes de [Anton] Denikine, les nouvelles Autorités mènent une lutte énergique contre la civilisation ukrainienne : elles défendent l’emploi de la langue ukrainienne dans les écoles, les églises et les institutions étatiques et publiques. En opprimant l’idée de la conscience nationale, le Gouvernement de [Anton] Denikine révolte contre soi les masses populaires, en créant une atmosphère d’un grand mécontentement, ce qui sera la cause de nouvelles insurrections et d’un nouveau versement du sang.

Au lien de faire un arrangement stratégique dans la lutte contre les bolcheviks, [Anton] Denikine, aide en effet aux bolcheviks par sa politique imprévoyante, en diminuant ses propres forces et les nôtres, en créant des conditions favorables pour une nouvelle propagande bolcheviste.

Par conséquent le Gouvernement de la République Démocratique Ukrainienne, en protestant d’une manière énergique contre une telle attitude de l’armée de [Anton] Denikine, espère que les Puissances de l’Entente dans l’intérêt d’humanité tacheront doser de son influence sur [Anton] Denikine, afin qu’il s’arrange avec le Commandement Suprême des Armées Ukrainiennes en évacuant immédiatement territoire occupé par les Armées Ukrainiennes et ensuite en évacuant graduellement le territoire de l’Ukraine à mesure que l’armée Ukrainienne avancera.

Se basant sur le principe de la lutte énergique contre l’anarchie bolcheviste, le Gouvernement de l’Ukraine estime, que l’arrangement stratégique raisonnable entre toutes les forces actives qui luttant contre les bolcheviks, seul ferait remporter une victoire définitive et liquider complètement les communistes russes.

Résident du Conseil des Ministres

de la République Démocratique Ukrainienne Isaak Mazepa

Le Ministre des affaires étrangèresAndré Livitzky

Переклад Георгія Потульницького

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Друкується за примірником Місії УНР у Швейцарії, машинопис / ЦДАВО України Ф. 4211. – Оп. 1. – Спр. 13. – Арк. 138-139.

Переклад Міністерства закордонних справ: примірник Місії УНР у Швейцарії, машинопис / ЦДАВО України Ф. 4211. – Оп. 1. – Спр. 13. – Арк. 137.


Опубліковано

Архів Української Народної Республіки. Міністерство закордонних справ. Дипломатичні документи від Версальського до Ризького мирних договорів (1919–1921) / Упоряд.: Валентин Кавунник. – Київ: Інститут української археографії та джерелознавства ім. М. С. Грушевського, 2016. – С. 174-175.